les bienfaits du régime cétogène, Plus de gras, moins de sucre :
Beaucoup de graisses et peu de sucre : c’est la recette du régime cétogène qui éliminerait les kilos en trop. Une méthode surprenante, qui va à l’encontre de certaines recommandations actuelles mais qui pourrait avoir un impact sur plusieurs maladies chroniques comme Alzheimer ou le cancer. Comment agit-il ? Quelles sont ses limites ? Les explications de Magali Walkowicz, diététicienne et nutritionniste.
Le principe
Le régime cétogène repose sur un principe simple : une consommation très limitée en sucre et très riche en graisse. « La diète cétogène, c’est beaucoup de lipides, quelques protéines et très peu de glucides », résume Magali Walkowicz. Notre corps produit naturellement du glucose à partir des protéines et des graisses présentent dans notre organisme : « il n’est donc pas nécessaire d’en consommer en surplus. » En suivant ce régime, le foie se met à produire de petites molécules, appelées cétones, qui deviennent sources d’énergie pour l’organisme. Le corps ne carbure donc plus au glucose mais aux cétones, aux graisses, qui sont responsables de nos kilos en trop.
Mis au point il y a presque 100 ans, ce régime, réputé pour ses effets anti-convulsants, a d’abord été utilisé pour soigner les enfants atteints d’épilepsie. Ces dernières années, le régime, remis au goût du jour, a démontré ses bienfaits sur la perte de poids. Mais il fait surtout parler de lui pour les vertus thérapeutiques qui lui sont prêtées dans le cadre de certaines maladies chroniques, comme le cancer ou Alzheimer. Il agirait positivement sur ces maladies via les cétones qui délivreraient de l’énergie aux cellules saines – dans le cas d’un cancer – ou aux neurones – dans le cas d’Alzheimer -.
Les bases alimentaires
Débusquez les sucres cachés dans 1500 aliments avec Le compteur de glucides de Magali Walkowicz, éd Thierry Souccar.
Le régime repose sur deux catégories d’aliments :
– Les graisses ou lipides tels que l’huile, l’olive, le beurre, la crème, les noix…
- les proteines tels que le soja… le seitan , les algues spiruline, Les graines de chia, Le tempeh ,ect….
« Dans une alimentation normale, les calories proviennent en moyenne pour 50% des glucides, 35% des graisses et 15% des protéines. Dans le régime cétogène les calories résultent de 90% de lipides, 8% de protéines et 2% de glucides », précise Magali Walkowicz.
En d’autres termes, du point de vue quantité, cela consiste à consommer moins de 50 g de glucides par jour et 3 g de gras pour 1 g de non gras (les glucides plus les protéines).
Les aliments autorisés
« L’avantage du régime cétogène est d’être gourmand, ce qui permet de varier les plaisirs », assure Magali Walkowicz. Beaucoup d’aliments sont autorisés comme « la plupart des légumes qui peuvent être utilisés de manière courante (150 g au déjeuner et 150 g au dîner) ou les oléagineux tels que les noix, les noisettes, les noix de pécan ou de macadamia, les pistaches, l’arachide… Mais aussi la viande, le poisson, les œufs en les agrémentant d’herbes aromatiques par exemple, et même le fromage, qui ne contient pas de sucre. »
Les aliments à consommer avec modération
Les fruits ne sont pas à exclure mais leur consommation doit être limitée car ils sont riches en sucre. En général « on compte 12 g de sucre pour 100 g de fruits. » Dans ces fruits, « les baies rouges telles que les fraises, les myrtilles, les framboises, les groseilles peuvent être consommées à hauteur de 50 g par jour. » A cette liste s’ajoutent « les yaourts qui contiennent naturellement 5 g de lactose, autrement dit, le sucre du lait. Préférez donc les yaourts à la grecque qui sont très gras. »
Les aliments prohibés
Il convient d’éviter les féculents, comme le riz ou les pâtes que l’on peut remplacer par des pâtes de konjac. Et bien sûr, éviter le sucre de table et les gâteaux.
Quels effets sur la santé ?
La diète cétogène aurait un impact favorable sur les personnes atteintes d’un cancer. Nos cellules saines se nourrissent essentiellement de graisses tandis que les cellules cancéreuses puisent leur énergie dans le sucre que nous consommons. « En suivant ce régime, les tumeurs ont un accès réduit à leur nourriture de prédilection : le sucre. Moins de sucre, cela signifie moins d’énergie pour les cellules cancéreuses. Plus de graisses, cela signifie plus de cétones pour les cellules saines. Cette diète renforce donc de façon ciblée les parties saines de l’organisme sans bénéficier aux cellules cancéreuses », ajoute t-elle.
La maladie d’Alzheimer, elle, a la particularité d’empêcher les neurones d’utiliser le glucose, qui est habituellement leur première source d’énergie. Or sans énergie, impossible de fonctionner. « D’où l’idée de leur apporter des cétones, donc des graisses, qui vont être utilisées par les cellules cérébrales à la place du sucre.
Maîtriser son poids
Vos menus comportent-ils tous les apports nécessaires journaliers ? Quelles sont vos habitudes alimentaires ? Faites le test : Mangez-vous équilibré ?
Si le régime cétogène peut être utile pour toutes les personnes souhaitant perdre – ou prendre du poids – il est impératif de prendre conseil auprès d’un médecin ou d’un diététicien avant de se lancer. Et d’être vigilant ensuite !
Le régime est très bien toléré même si la mise en place de la diète peut causer quelques petits désagréments au début. « Le temps que le corps soit céto-adapté, c’est-à-dire qu’il change de carburants, peut durer quelques jours. Les patients peuvent souffrir de maux de têtes, de nausées ou de fatigue et c’est précisément la preuve que le régime fonctionne.
Les résultats sont là : les bilans sanguins s’améliorent, les fringales ne sont plus présentes et on se sent vraiment mieux. » Autre avantage : le régime cétogène permet d’éviter l’effet yoyo… à partir du moment où la personne conserve une alimentation pauvre en sucre. « Pour des personnes en bonne santé, l’arrêt de ce régime doit être suivi par une alimentation low-carb (c’est-à-dire faible en hydrate de carbones, en glucides) afin de ne pas reprendre de poids, met en garde Magali Walkowicz.
Pour des personnes atteintes des maladies d’Alzheimer ou de Parkinson, il doit être suivi à vie. Enfin, il existe cependant des contre-indications pour les personnes atteintes de diabète de type 1, d’anomalie métabolique qui concerne l’oxydation des acides gras, ou les personnes atteintes de déficits respiratoires ou d’insuffisance hépato cellulaire. »